Une horloge cassée donne l’heure deux fois par jour.
Le harcèlement scolaire, lui, refait surface deux fois par an.
Quand un enfant se pend.
Quand un ado saute sous un train.
Le reste du temps ? Silence radio. Les affaires continuent comme d'habitude.
Parce que c’est ainsi que fonctionne notre société : l’indignation saisonnière, à durée limitée. Un bon scandale médiatique, quelques tweets effarouchés, un ministre qui jure « ça suffit ! » avant de retourner plancher sur sa réforme des croissants à la cantine. Et hop, rideau. On remballe l’émotion jusqu’à la prochaine tragédie.
Quand un drame éclate, soudain, tout le monde voit l’horloge.
Les médias pleurent en boucle sur le JT, les réseaux s’embrasent : « Il faut agir ! », « Plus jamais ça ! », « Où étaient les adultes ? ».
Sauf que… où étaient ces mêmes adultes "avant" que le gamin ne devienne une statistique ?
Où étaient les profs qui minimisaient les faits ?
Où étaient les parents des bourreaux, trop occupés à scroller TikTok pour voir que leur gamin était un tyran en devenir ?
Où étaient les élèves témoins, pétrifiés par la peur d’être les suivants ?
Ils étaient là, comme toujours.
Mais l’horloge n’affichait pas encore la bonne heure.
Le harcèlement scolaire, c’est comme une fuite d’eau sous un parquet.
Invisible tant qu’on ne s’y intéresse pas.
Sauf que lorsqu’elle ressort, c’est trop tard : tout est pourri jusqu’à l’os.
Chaque enfant harcelé, c’est une solitude rongée de l’intérieur.
Un silence écrasé sous des rires moqueurs.
Une survie quotidienne entre couloirs et préaux hostiles.
Comme
Léa dans
Spoutnik et Léa, qui encaisse les insultes et les humiliations, et dont le corps finit par dire STOP avant même qu’elle ne trouve les mots pour le dire.
Léa, c’est n’importe quel enfant, aujourd’hui.
Un enfant qui, demain, peut disparaître sous le poids des regards méprisants.
Parce que le harcèlement scolaire arrange bien du monde.
Les établissements scolaires ? Ils veulent des stats propres, pas des vagues. Pas question d’afficher « 23 cas de harcèlement en cours » sur le panneau d’accueil.
Les parents d’agresseurs ? « Ce sont juste des blagues entre enfants ! » (La version adulte de « Boys will be boys. »)
Les politiques ? Ils adorent les promesses, mais jamais les solutions.
On instaure une
Journée Nationale Contre le Harcèlement, avec des affiches colorées et des slogans creux.
On organise une réunion parents-profs où tout le monde s’échange des regards gênés.
On déclare que le harcèlement est
une priorité nationale, mais on refuse de financer du personnel formé pour intervenir.
Et puis, on attend.
On attend que l’horloge repasse à l’heure du scandale, parce qu’entre-temps, on préfère ne pas voir.
Soyons clairs : je ne jette pas la pierre à ceux qui,
chaque jour, dans l’ombre, tentent de faire bouger les choses.
Les enseignants ? Ils ne sont ni formés, ni préparés à gérer ces drames. Le harcèlement scolaire
n’est pas au programme.
Preuve en est :
ils sont contraints de faire appel à des intervenants externes pour sensibiliser leurs élèves. Et c’est une très bonne chose.
Parce que l’Éducation nationale n’a pas vocation à colmater toutes les brèches d’une société en décomposition.
Ce n’est pas son rôle de gérer les problèmes sociaux du pays.
Les associations et partenaires sociaux ?
Je les
salue.
Eux ne sont pas dans l’indignation éphémère.
Eux
agissent,
écoutent,
accompagnent,
alertent.
Eux sont sur le terrain,
chaque jour, dans l’ombre d’un État qui refuse d’assumer
son obligation :
protéger ses enfants.
Parce que ces enfants sont
le miroir de la société à venir.
Et ça, les politiques semblent l’avoir oublié.
Si on écoutait
"avant" que le silence ne devienne une corde autour d’un cou ?
Si on apprenait aux enfants que le harcèlement, ce n’est pas une fatalité, mais un combat collectif ?
Si on cessait de réduire ce problème à un « fait divers » pour le traiter comme une
vraie urgence sociale ?
Léa, dans
Spoutnik et Léa, finit par comprendre qu’elle n’est pas seule.
Qu’elle a le droit de parler.
Que chaque voix compte, y compris la sienne.
Mais pour que les
vraies
Léa
de ce monde puissent parler, encore faut-il qu’il y ait
quelqu’un pour écouter.
Et pas juste aux heures fixes du drame.
Il est
temps d’agir.
L’heure tourne.
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